Le 22 avril il faudra voter F BAYROU

La campagne électorale devient lassante ! L’Hérétique s’ennuie . Les médias ont il me semble largement contribué à enfoncer les Français dans le bouillon de culture du bipartisme . Sarkozy-Hollande , Hollande-Sarkozy , on aurait tendance à penser qu’il n’y a que deux candidats . Ces deux-là se renvoient la balle éludant les vraies questions que se posent les Français : emploi , dette , précarité….
Qui éliront-ils président de la République le 6 mai prochain ?
Seront-ils tentés de s’abstenir de voter , partant du principe que les jeux sont faits et que de toute façon ce sera chou-vert et vert-chou ?

Certains ou certaines se souviennent certainement de la « révolution » de 1968 .Charles de Gaulle  , le 24 mai 1968, annonçe à la télévision sa décision de procéder à un référendum sur la participation.  Dans ce discours, il en appelle au sursaut de la nation . Le discours présidentiel ne convainc pas : la contestation se poursuit, menée par les étudiants et les syndicats. A propos des Français, le Général de Gaulle dira alors, plein d’amertume : « un peuple de veaux, de veaux qui se couchent ».
Le 22 avril , ces Français se comporteront-ils comme des veaux , ramenant ainsi l’élection présidentielle à une banalité et votant plus en fonction de leur humeur , de leurs impressions ,que d’une réflexion saine et avisée ?
La question a été posée récemment à François Bayrou : les Français sont-ils des veaux ? Il répond : « Sûrement pas ! Je suis un démocrate qui croit à la démocratie. Si les « élites », comme on dit avec les guillemets d’usage, font leur travail, les peuples sont au rendez-vous. Mais il arrive que les élites trahissent leur devoir ».

Dans « La Semaine » , Pierre Taribo , directeur de la rédaction, à propos de cette campagne électorale , titre dans un article « l’imposture morale » :on ne vote jamais ou très rarement sur un programme ,plutôt sur une pensée, une personnalité et trop souvent une illusion . On écoute les candidats en lice, on s’aperçoit qu’à l’exception de François Bayrou inlassable prêcheur perdu dans le désert des sondages, ils esquivent les vrais problèmes. Il n’est pourtant pas besoin de lever la tête pour s’apercevoir que l’horizon est bouché et surtout comme le titre « The Economist » que la France se complaît dans le déni. Le plus grave, c’est que cette fuite devant la crise, les déficits et plus simplement la réalité produit ce qui ressemble à une imposture morale, une démission des responsabilités .
Deux semaines nous séparent du premier tour .D’ici là , peut-on espérer une prise de conscience des Français sur les conséquences de leur abstention ou de leur vote ? L’élection présidentielle est pour notre pays une élection capitale . Va t-on continuer avec cet éternel échange de balles gauche/droite alors que François Bayrou nous propose une politique nouvelle :
– il faut en finir avec les affaires de ce quinquennat qui s’achève et pour cela François Bayrou propose un référendum le 10   juin prochain s’il est élu . Il faut redonner à la politique ses lettres de noblesse.
– notre système éducatif est laissé à l’abandon , malmené . Sous couvert d’augmentation du salaire des enseignants , Nicolas Sarkozy veut augmenter le temps de présence des professeurs devant les élèves (son discours traduit une méconnaissance totale du métier) , ignorant volontairement qu’un cours ça se prépare , les copies il faut les corriger……François Bayrou a quant à lui une vision réaliste de la situation de l’école.
-une justice et des médias indépendants
-une France solidaire………………

Le programme de François Bayrou est ici (100 propositions) . Plus brièvement 10 propositions ici .
Jean Peyrelevade , récemment de passage à Nancy,  ancien conseiller économique du Premier ministre Pierre Mauroy, économiste et administrateur de plusieurs sociétés françaises et européennes de premier plan, qui fait partie de l’équipe de campagne de François Bayrou pour l’élection présidentielle , le dit clairement : «  seul à ce jour, François Bayrou est capable de donner à la France une vision d’avenir ».Dans un article paru le 22 fevrier 2012 dans les pages Debats et Opinions du Figaro , il écrit : « François Hollande n’est pas crédible »
Quant à Nicolas Sarkozy , que penser de son programme , que penser de ses promesses après un quinquennat dont le bilan est plus que contestable malgré la crise . Que penser de ce programme aménagé en fonction des promesses du candidat et dont François Bayrou nous dit que le compte n’y est pas ?
Faudra t-il alors voter pour le brillant orateur Jean Luc Mélenchon , qui certes peut faire rêver en appelant à la révolution ? …….je ne veux pas énumérer tous les candidats……le plus crédible , à mon sens c’est celui qui dit la vérité , dont l’intégrité est incontestable , qui déjà en 2007 nous parlait de la dette , qui refuse les compromissions , qui en appelle de tous ses vœux à une moralisation de la vie politique française.
* « François Bayrou est le seul candidat à parler un langage de vérité, et même si je ne partage pas toutes ses idées, je suis frappé par la dignité de sa candidature. Au soir des éléctions présidentielles, le mouvement qui s’est formé derrière lui ne doit pas s’arrêter, il doit se renforcer, être présent dans tous les combats politiques, et proposer aux Français de mettre fin au chômage de masse, en recherchant des solutions, dans l’effort, la solidarité et la justice »
* « le seul vote utile c’est le vote pour François BAYROU »
* « La France est un pays fatigué et désabusé qui à force de mensonges politiques et de manipulations médiatiques a perdu toute crédibilité aux yeux des Français…F.BAYROU est le seul qui présente des chiffres basés sur la réalité et je lui apporterai une nouvelle fois mon vote car je crois plus en lui qu’au soit disant vote utile qui nous oblige à choisir entre la peste et le choléra ».
Ces quelques commentaires ont été écrits sur le site http://www.bayrou.fr/.

Les sondages sont à considérer avec beaucoup de précaution , mais celui-ci confirme bien que François Bayrou est très bien perçu dans l’opinion . Espérons que cette perception se concrétisera dans les urnes le 22 avril et le 6 mai prochains.

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Les pédagogistes sauveront-ils l’école ?

Les pédagogistes , qui sont-ils ?

pedagogistes.jpgQui sont-ils, ceux que l’on nomme « les pédagogistes » ? Une chose est certaine , ils font la loi à l’Education Nationale depuis plus de 20 ans . Les « Sciences de l’Education » leur servent de socle pour avancer leurs théories « fumeuses » . A vrai dire , cette science n’a de scientifique que le nom . Elle a abreuvé les IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres) . Merci à ces IUFM , maintenant supprimés (ouf !) qui ont permis souvent aux enseignants formateurs de gravir plus rapidement les échelons que les autres . Il reste cependant qu’ils ont réussi à formater ces jeunes professeurs avant qu’ils soient jetés dans la cage aux lions !
La « méthode de lecture globale » , dont trop d’enfants ont eu du mal à se remettre, « La main à la pâte » développée dans le primaire pour faire redécouvrir à ces jeunes élèves ce que d’éminents scientifiques ont mis des années à découvrir eux-mêmes (l’élève doit lui-même construire son propre savoir) , la « pédagogie du jeu » pour ces élèves qui ne se sentent pas très bien à l’école et qu’on espère ainsi « récupérer »………. voilà quelques exemples dont se gargarisent ceux qu’on appelle « les pédagogistes »

Ce qui distingue les pédagogistes des républicains

Ces pédagogistes se distinguent de ceux qu’on appelle « les républicains ». Brièvement les pédagogistes diront d’eux, des républicains, que ce sont des nostalgiques de la vieille école , autrement dit , en caricaturant un peu , qu’ils vivent en dehors du temps présent, qu’ils en sont encore à une époque où la majorité des élèves n’allait pas au-delà du certificat d’études. C’est de toute évidence une caricature qui permet aux pédagogistes de se faire passer pour « les meilleurs » , eux les bien-pensants, les sauveurs de l’école de demain ! Dans son livre « le pacte immoral » , Sophie Coignard , a manifestement bien compris où le bât blesse.

Essayons , en quelques lignes , donc en faisant simple (voire un peu simpliste) de dire ce qui les distingue sur le terrain :

les pédagogistes :
-méthode de lecture globale
-méthodes constructivistes : l’élève est placé au centre du système éducatif
-re-médiation
-une école type MJC avec sorties cinémas , musées ….(péri-truc , para-machin )
-soutien, groupes de niveaux
-séduire , distraire les élèves
-TPE (travaux personnels encadrés) et IDD (itinéraires de découverte). L’interdisciplinarité n’est pas une mauvaise chose en soi, mais elle nécessite au préalable des acquis disciplinaires solides.
-fin de la notation chiffrée au profit de la notation par compétences
Cette expression péjorative de « pédagogisme » désigne un ensemble de réflexions théoriques qui se développent en faisant abstraction de la spécificité de l’enseignement de chaque discipline, en insistant sur les démarches générales, non sur les contenus de l’enseignement . Le pédagogisme se caractérise par une méfiance à l’égard de l’acte d’enseigner.
les républicains :
-transmission des savoirs
-le sens de l’effort :comprendre nécessite un effort , mais cet effort comporte une récompense :joie de comprendre , de se transformer (agrandissement , augmentation de soi)
-la discipline . Jean Pierre Chevènement, qui fut ministre de l’Education Nationale, a écrit : « il faut travailler , à l’école on doit parler le langage du travail, du mérite , de la discipline>>.
-exigence des professeurs avec eux-mêmes et les élèves
-la pédagogie est le moyen de faire progresser les connaissances 

L’élève au centre du système éducatif : une erreur

L’ardent défenseur des théories pédagogistes , Philippe MEIRIEU, nous expliquera que l’école a changé , que l’enseignement est devenu un enseignement de masse . Et il a tout à fait raison. Il nous dit que l’on ne peut pas enseigner aujourd’hui comme autrefois et c’est un refrain que l’on entend très souvent au sein de notre Education Nationale . A priori c’est une évidence . Alors où est le problème ?

Une erreur des pédagogistes et de leurs représentants est notamment d’avoir placé l’élève au centre du système éducatif au lieu de donner la priorité à la transmission des savoirs , des connaissances . L’accent est mis sur l’apprenant et non pas sur ce qu’il y a à apprendre. Un certain nombre de procédés valorisés par les pédagogistes sont les méthodes dites actives, (le cours magistral doit-il disparaître ?). Ces méthodes sont censées pallier la démotivation des élèves qui dès lors doivent pouvoir se déplacer dans la classe ,travailler par petits groupes en échangeant leurs idées ; ils doivent apprendre en jouant. Fini l’enseignement rigoureux . L’élève découvre et construit son propre savoir (on perd son temps à le « faire découvrir » au lieu de d’enseigner . C’en est terminé avec les exercices, patients , répétitifs , progressifs………..
Au fond , ne devraient –ils pas avoir la franchise de dire et d’écrire qu’il faut transformer les écoles , les lycées, en MJC ? On comprendrait mieux dès lors qu’il ne serait plus nécessaire d’avoir des enseignants bien formés pour enseigner leur discipline . Pour commenter une recette de cuisine , nul besoin d’un professeur de français qui connaît bien les oeuvres littéraires , nul besoin d’un professeur de physique-chimie qui « s’est frotté » au cours de sa formation à cette « branche » de la physique-chimie appelée mécanique quantique …
Ainsi aux dépens des enseignements disciplinaires jugés rétrogrades on en vient à valoriser les enseignements interdisciplinaires (Travaux pratiques encadrés ou TPE , IDD). Les élèves vont ainsi être formés aux « bouillons de culture » , la « nouvelle culture » !

L’élève est-il gagnant ?

Entendons nous bien , l’interdisciplinarité n’est pas une mauvaise idée , mais ne nécessite t-elle pas au préalable de solides connaissances disciplinaires pour qu’elle soit profitable à l’élève ? Les élèves doivent-ils rester cloîtrés dans l’établissement toute la journée, l’école étant comme coupée de l’extérieur ? Est-ce cela que veulent ceux que l’on nomme les républicains ? certainement pas ! La distinction faite plus haut entre républicains et pédagogistes peut laisser croire à l’existence au sein de l’école de deux camps entre lesquels toute communication est impossible. Ce serait une vision fausse de la situation. Il est évident , de quelque bord qu’il soit, le rôle d’un enseignant est de favoriser la réussite de ses élèves.

L’élève est t-il gagnant dans cette « pédagogie nouvelle » ? Certainement pas !! Apprendre en jouant , c’est séduisant . Le professeur doit être sur un pied d’égalité avec l’élève ,ce n’est plus un transmetteur, mais il doit devenir un entraîneur .
On comprend que dans ce système pédagogiste on finit par attendre des enseignants non pas qu’ils maîtrisent bien leur discipline , mais avant tout qu’ils soient de bons éducateurs (MJC), pourquoi pas en même temps psychologues et psychiatres ?
Fanny Capel (Qui a eu cette idée folle un jour de casser l’école) écrit : « En somme le pédagogisme est une tentative de déscolariser l’enfant au sein même de l’école . Même s’il s’habille le plus souvent des meilleures intentions, le pédagogisme est une forme ‘’d’abandon pédagogique’’des enfants .Il n’a donc rien à voir avec la pédagogie, qui est le fait d’élever l’enfant vers le savoir »

La réalité aujourd’hui

Quelle est la réalité de notre école , aujourd’hui sur le terrain ?
Il est certain qu’elle ne répond plus à sa vocation de réduire les inégalités . Au contraire , malgré l’enseignement de masse , ces inégalités s’aggravent . Que reste t-il du service public , que nos dirigeants ont tendance à transférer vers le privé ? Combien de parents , qui en ont les moyens financiers, mettent leurs enfants à l’école privée de peur que leur progéniture se retrouve dans des classes dites difficiles de l’enseignement public ?
Dans certaines classes, disons le franchement , il n’est plus possible d’enseigner aujourd’hui. Dans ces classes, le professeur doit « faire de la garderie ».Des élèves affichent ostensiblement leur volonté de ne rien faire . Les mauvaises notes , les retenues n’y changent rien .
Voilà plus de 20 ans que les pédagogistes et les sciences de l’Education , via les IUFM , règnent en maîtres sur notre école. Le résultat (la France a rétrogradé dans le classement établi par l’OCDE) obtenu montre bien qu’ils sont dans l’erreur . Pendant qu’on « discutaille » , qu’apprend t-on ? Quelle satisfaction l’élève en retire t-il finalement ?

Pourquoi est-ce devenu difficile d’enseigner ? S’il n’y avait que de bons élèves , et il y en a, il n’y aurait certainement pas de problèmes . Ces élèves , il n’est pas souvent de bon ton d’en parler car on est alors accusé d’élitiste !
Que faire alors des cas difficiles ? Une blogueuse , enseignante écrit :

L’orientation d’un enfant devrait être l’aboutissement d’un cheminement :élèves ,enseignants ,parents .Pour ce faire il faudrait commencer par valoriser toutes les matières .J’ai plusieurs exemples en tête d’élèves « DOUES artistiquement ou manuellement .Leurs dons ne sont pas pris en charge par le système scolaire . Je l’affirme . J’ai connu tel élève insupportable parce que de petite taille .Il a suffi de lui dire que certaines professions ouvraient la voie aux gens de petite taille, pour qu’il existe .Il est devenu jockey .Ses parents m’envoyaient des photos . Chaque enfant est un cas .Il faudrait donner à l’école élémentaire le minimum requis :lire,écrire,compter et au collège diversifier les enseignements pour que l’orientation soit CHOISIE et non SUBIE .

Cette personne a sans doute raison dans son analyse . Il faudrait parvenir à ce que tous les élèves choisissent leur orientation. Difficile d’y parvenir aujourd’hui. La réduction du taux d’encadrement des élèves (suppression de postes) y est sans doute pour quelque chose , mais elle ne peut pas à elle seule expliquer la situation actuelle à l’Education Nationale . Il faut radicalement changer d’état d’esprit. Les pédagogistes , dehors !
Tout se passe aujourd’hui comme si on voulait que la jeunesse soit formée a minima de façon à être plus docile dans notre société .

Des propositions pour demain :

A priori tout le monde semble d’accord sur une nécessité : centrer l’enseignement dès l’école primaire sur les fondamentaux (lire , écrire , compter). L’école doit être une école de la culture. Ces élèves perturbateurs dans les classes sont souvent des élèves qui s’ennuient parce que très rapidement au cours de leur scolarité ils ont du mal à comprendre ce qu’on leur enseignait . Il faut donc très tôt déceler les élèves en difficulté , trouver des moyens de les aider à « refaire surface » et non pas les laisser , avec beaucoup de démagogie , passer dans la classe supérieure .
Il faut en finir avec le collège unique , revaloriser l’enseignement professionnel . Quelle imbécilité , ces 80% d’une classe d’âge au baccalauréat introduite par un gouvernement de gauche.
L’autorité des enseignants doit être rétablie . Trop souvent des parents sont persuadés savoir ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants et n’hésitent pas à critiquer les enseignants. Il serait judicieux que ces parents qui se sentent parfois plus compétents que les professeurs de leurs enfants , les laissent faire leur métier , c’est-à-dire enseigner. Croire à la pédagogie « jouer pour apprendre » est une illusion . Les jeunes Africains , les jeunes Coréens savent ce que cela veut dire d’être heureux d’apprendre . Pour élever les jeunes , il faut leur transmettre des connaissances .Puissent nos élèves de France et d’Europe redécouvrir cette joie et ce plaisir.
Pour relever la situation, un préalable est absolument nécessaire : se passer des mauvais conseils d’un Philippe Meirieu et des sciences de l’éducation !

Puisse ne pas se réaliser ce que Natacha Polony , journaliste au Figaro , utilise comme titre dans son dernier livre qui vient de sortir en librairie : « Le pire est de plus en plus sûr ».A vrai dire ,quand on voit ce que la Gauche et la Droite ont fait de l’école, lorsqu’on lit le programme des socialistes pour les présidentielles , il y a tout lieu de s’inquiéter. Dans sa conclusion Natacha Polony écrit : « Certes le point de non-retour est quasiment atteint, et les structures qui se mettent en place pourraient bientôt interdire toute possibilité de replacer l’homme et le savoir, c’est-à-dire la civilisation, au centre de notre projet commun. Il ne l’est pas encore tout à fait. Il appartient donc à ceux qui le savent et refusent ce qu’on veut nous faire croire inéluctable de se souvenir des idées qui ont fondé la France » Lesquels de nos politiques voudront bien l’entendre ?

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Ah ces profs ! F Bayrou s’en mêle

UrgenceIls n’ont pas nécessairement bonne presse dans l’opinion publique et l’un de mes collègues , professeur d’anglais , me disant souvent : « quand on me demande ce que je fais professionnellement , j’évite en général de dire que je suis professeur ».
Comment peut-on « aimer » ces gens qui ne travaillent pas beaucoup (ils ont trop de vacances , ils n’enseignent que 15 ou 18 heures par semaine en collège ou en lycée , selon leur grade : agrégé ou certifié) , qui ne sont jamais contents , qui refusent les réformes (car ils n’aiment pas le changement, dit-on ) .Voilà , dits rapidement, quelques griefs formulés à l’encontre du corps enseignant .
Notre président de la République Nicolas Sarkozy (Canard Enchaîné du 29 juin 2011) ne disait-il pas « les professeurs du secondaire et du supérieur, notamment les agrégés , ne travaillent pas assez . Il faut proposer une réforme pour qu’ils travaillent plus » ? Ces propos ne traduisent-ils pas une méconnaissance profonde du travail de l’enseignant ?
C’est un fait que bon nombre de nos concitoyens , s’ils ne sont pas eux-mêmes professeurs , ou s’ils n’ont pas quelqu’un qui l’est dans leur famille , partagent ce point de vue .
Une blogueuse (pseudo :ulrika) écrit sur un forum : « Je ne suis pas prof mais ma soeur oui, et je peux vous dire qu’en dehors des vacances qui peuvent paraître longues, ce métier demande beaucoup, beaucoup de travail.. Comme tu le précises, d’abord les concours, puis les réunions de profs, de parents d’élèves, la préparation des cours, les corrections de copies, la patience face à certains élèves difficiles… NON, ce ne sont pas des fainéants, le nombre d’heures de cours ne tient pas compte de toutes les autres heures passées….
Cette blogueuse sait notamment une chose : des cours que l’on va enseigner , ça se prépare , ça se travaille , ça se réfléchit…. Alors , le temps de travail d’un enseignant va bien au-delà de 15 ou 18 heures hebdomadaires !
Quant aux réformes lancées par nos différents ministres (soucieux certainement de laisser leur nom dans les annales de l’Education Nationale) , il suffit de penser par exemple à la réforme des lycées mise en place en 2010 par Luc Chatel (on comprend aujourd’hui que l’objectif majeur était de réaliser des économies financières), pour se rendre compte que ces réformes ne sont pas à l’avantage de notre système éducatif , un système qui ne répond plus à sa vocation première .
L’article publié sur Médiapart (cliquer ici) nous dit quelques vérités …. 

« 2012 Etat d’urgence » , c’est le titre du livre que vient de publier François Bayrou . Il y écrit : « Jamais depuis cent ans au moins l’école – ceux qui la font, ceux qui y sont- ne s’est sentie à ce point incomprise et rejetée . Méprisée . Prise pour cible . Villipendée…..le démoralisation de tout un corps , de tout un ensemble….les profs, au boulot! Et personne pour les défendre. Personne pour expliquer qu’une heure de cours, ce sont des heures de préparation, de corrections, de lectures, de butinage intellectuel….. » . Ces quelques lignes à elles seules montrent déjà que François Bayrou est conscient de la situation . Il en dit davantage dans son livre que j’encourage à lire .
Ses deux priorités : Production et Education .

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Que peut-on attendre de l’Ecole ?

mammouth.jpgLa question pourrait être formulée autrement : « Qu’est-on en droit d’attendre de l’Ecole ? »
L’Ecole est de longue date , que ce soit par nos dirigeants politiques de droite ou de gauche, considérée comme étant l’une (pour ne pas écrire « la ») des priorités nationales : notre jeunesse doit être formée , le mieux possible , pour affronter le monde de demain. Il n’y a pas de distinction entre riches et pauvres , mieux , l’Ecole doit servir d’ascenseur social .
« Ascenseur social » : l’école ne remplit plus aujourd’hui en général cette fonction , autrement dit l’Ecole faillit à l’une de ses premières missions.
Pourquoi ? Je n’ai pas de réponse toute faite à cette question , mais je voudrais essayer d’y répondre en fonction de ce que je vois , je sais et vis à l’Education Nationale comme professeur.

On reproche souvent aux syndicats enseignants de faire obstacle à toute réforme lancée par tel ou tel ministre . Curieusement , chaque ministre de l’Education Nationale entend laisser trace de son passage au ministère , fût-il même court, en lançant une réforme . Proche de nous , il s’agit actuellement de la réforme des lycées engagée par Xavier Darcos (qui semble avoir totalement disparu du paysage politique actuel) mais mise en place par Luc Chatel.
Que l’on ait tendance à mettre tous les syndicats dans le « même sac », cela peut certainement se comprendre quand on est complètement étranger , fût-on parent d’élève, n’a rien de surprenant . C’est notamment ce que fait SOS Education qui a manifestement pignon sur rue. A part cet amalgame , à SOS Education , on a bien conscience de la situation très difficile dans laquelle se trouve l’Education Nationale actuellement .

Non ,tous les syndicats n’ont pas à être logés à la même enseigne. Le SNALC (Syndical National des Lycées Collèges) me semble être le plus réaliste et le plus objectif. Contrairement à ce que proclament les adversaires ou les incompétents , le SNALC n’est pas un syndicat de « Droite » : il est bien apolitique , c’est un syndicat humaniste et républicain .
Le mieux connu des syndicats enseignants est le SNES-FSU . On peut regretter sa teinte politique très à gauche et le fait qu’il ramène très souvent les problèmes de l’Education Nationale à une question de moyens.

Le fleuron , au sens négatif du terme, est le SGEN-CFDT. Voilà plus de 30 ans que ce syndicat contribue au sabordage de l’Education Nationale .Très écouté à l’époque des gouvernements de Gauche , tout à fait dans la ligne de l’équipe Ségolène ROYAL qui souhaitait que les enseignants fassent leurs trente cinq heures hebdomadaires dans les établissements scolaires ( dans quels locaux ?) , ce syndicat n’est-il pas encore très écouté aujourd’hui par nos dirigeants actuels de droite, quand on sait qu’ils ont pour objectif , à plus ou moins long terme, de redéfinir le temps de service des enseignants ? Voilà un syndicat qui n’a pas hésité à voter la réforme du lycée dont on commence à se rendre compte sur le terrain des aspects dévastateurs.
On peut donc comprendre les connivences entre certains syndicats et le pouvoir en place. D’un côté on rêve de « pédagogisme » , de réformes , et de l’autre , on pense « économies budgétaires ».
En arrière plan , n’y a t-il pas ces pseudo-scientifiques de la pédagogie , cette nouvelle discipline baptisée « Sciences de l’Education » ? La pédagogie peut-elle être considérée comme une discipline scientifique ? Il semblerait que certains le pensent . Disons le franchement , feu les IUFM (Instituts de formation des maîtres) s’en sont largement inspirés pour formater les nouveaux professeurs.

Sophie COIGNARD , journaliste du POINT a mené son enquête (Le pacte immoral chez Albin Michel ) et pour ma part , je me réjouis de ses déductions : enfin une analyse objective de ce qu’est devenue l’Education Nationale . Elle n’hésite pas à dénoncer ce clergé adepte du pédagogisme …………. Ecoutons la :

Sophie Coignard

Nous pourrons toujours clamer haut et fort comme le fait le ténor Philippe MEIRIEU (lui qui veut remplacer le maître transmetteur par un maître entraîneur !) , que la population scolarisée a bien changé , qu’il faut enseigner autrement . Quand on se fixe pour objectif 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat , objectif de Jack LANG alors ministre de l’Education Nationale , objectif toujours en vogue , les enseignants ne peuvent pas faire abstraction de cette évolution .

N’oublie t-on pas trop souvent qu’ils sont tous les jours sur le terrain, devant parfois « affronter » des classes dont quelques éléments perturbateurs suffisent pour qu’il soit difficile d’y enseigner dans de bonnes conditions. Ceux qui nous dirigent et déversent leur verbiage semblent l’ignorer.

Sophie COIGNARD écrit : <<Si l’école tient encore debout, c’est grâce à ses missionnaires et ses résistants – enseignants mais aussi hauts fonctionnaires parfois : au gré des réformes qui s’annulent et se contredisent, ils tiennent le cap de leurs convictions , de leur vocation . Mais combien de temps un système peut-il parier sur la seule abnégation ? Aussi longtemps que le cynisme régnera en maître au sommet de l’Etat >>

N’y a t-il pas lieu de s’inquiéter de la forte baisse ,actuellement, des candidats aux concours d’enseignement ? Il y a bien une raison !

L’Ecole va mal ? Gérard LONGUET , ministre de la République semble croire que les professeurs en portent la responsabilité . Triste conception de l’enseignement , lorsqu’il affirme qu’à l’école , ce ne sont pas les moyens, mais les chefs qui manquent ! Il faut d’après lui des patrons pour mater ou « exfiltrer » les méchants profs !!

Ce n’est pas la notation par compétences qui va permettre de sortir de cette impasse dans laquelle nous sommes . Le clergé pédagogiste est bien à l’œuvre . Je soumets cette grille de compétences (cliquer ici )en sciences physiques au lecteur qui pourra en apprécier la complexité . C’est à la mode !!

Un ami m’écrivait dernièrement évoquant une enseignante en anglais : << …..a joué le jeu des directives sur un paquet de copies: note normale PLUS évaluation par compétence (on coche les compétences acquises sur un feuillet séparé, pour chaque élève, pour chaque copie): 6 heures pour une classe de 3e de 27 élèves, je crois. C’est aussi absurde que délirant >>

Un sursaut républicain est nécessaire , mais prenons garde que l’Education Nationale ne devienne pas un Titanic .Dans son livre « Autopsie du Mammouth » , éditeur Jean-Claude Gawsewich , Claire Mazeron , secrétaire à la pédagogie au SNALC conclut : <<C’est donc bien de traitements pensés à l’échelle collective et de remèdes de fond qu’il (le « mammouth » Education Nationale ) doit bénéficier. Des solutions qui ne peuvent venir que de véritables républicains, gens de gauche ou de droite soucieux du bien et de l’avenir communs , progressistes sans démagogie, exigeants sans soumission à la loi de la Jungle. Capables de mettre en place un « plan Marshall de l’Ecole », qui profiterait enfin à tous, parce que le crime permanent perpétré contre notre système scolaire relève au final du suicide collectif >> .

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